Le Givrotin évoque son parcours au Conservatoire du Grand Chalon puis à l’Opéra de Paris où il vient d’accéder au grade de premier danseur.
Pouvez-vous nous expliquer le concours que vous venez de remporter ?
A l’Opéra de Paris, nous avons 5 grades auxquels on accède par concours. Ce concours consiste à passer des variations, c’est-à-dire des extraits de danse soliste qui durent entre 1 et 5 minutes chacune. Chaque année, je me suis prêté au jeu du concours pour monter en grade et donc cette année j’étais au 3e grade, celui de Sujet, et j’ai réussi le 3 novembre le concours pour être Premier danseur. Ensuite, il reste le grade de danseur étoile mais l’on y accède par nomination. Aujourd’hui, j’ai une pensée très particulière en me retrouvant après ce dernier concours au Conservatoire, puisque cela fait 16 ans que je passe des examens chaque année et le premier que j’ai passé, c’était sur la scène du Conservatoire. La boucle est bouclée en quelque sorte.
Comment avez-vous commencé la danse ?
J’ai toujours adoré la musque et bouger. Quand mes parents ont voulu m’inscrire à une activité à l’âge de 4 ans, j’ai naturellement demandé à faire de la danse. J’ai commencé dans un club de Givry où j’ai passé 3 ans puis je suis allé au Conservatoire à 7 ans et là j’ai vraiment appris les bases de la danse classique. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs bienveillants qui m’ont dit que je pourrais entrer à l’Opéra même si je n’avais pas cet objectif là quand j’étais plus jeune, je ne savais pas que ca existait. J’avais besoin de danser, j’avais cet amour de la danse et c’était très naturel pour moi. Je suis devenu danseur presque malgré moi.
Pour réussir dans ce milieu qui a la réputation d’être difficile, quels soutiens ont le plus compté ?
Les professeurs du Conservatoire et surtout Sylvie Mondoulet ont été très importants pour moi mais aussi mes parents qui ont accepté que je fasse de la danse à 4 ans, alors que c’était moins évident pour un petit garçon que de faire du foot par exemple. Ensuite, ils ont toujours été présents comme spectateurs admiratifs mais aussi comme soutien moral et psychologique, mais ils ne m’ont jamais poussé, ils ne m’ont jamais mis la pression. J’ai eu la chance d’avoir une famille et des amis qui m’ont toujours soutenu et qui continuent aujourd’hui à me suivre.
Quelle est votre vie de danseur aujourd’hui ?
Tous les matins, je suis des cours de danse ou plutôt des entrainements pour se maintenir au niveau, « mettre le corps en marche ». Selon les périodes, l’après-midi est consacré à des répétitions de futurs ballets jusqu’à 19h, puis le soir aux représentations des ballets en cours. Toute l’année, j’ai aussi l’occasion de voyager pour des galas à l’étranger.
Vous avez été choisi pour des rôles de solistes par Benjamin Millepied. Est-ce que cela vous a aidé pour réussir le concours de premier danseur ?
Quand on accède à des rôles qui sont habituellement joués par des Etoiles ou des premiers danseurs, c’est très intense et très formateur. Cela permet aussi de savoir dans quelle direction et vers quelle carrière on veut aller.
A ce propos, comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
Il est difficile de se projeter surtout quand on vient d’accéder à un grade supérieur, mais cela me donne encore plus envie de poursuivre et d’accéder au grade d’Etoile. C’est la consécration pour tout danseur de l’Opéra.
Parcours
1993 : Naissance à Chalon
1997 : Ecole de danse de Nadia Bossu à Givry
2000-2005 : Conservatoire du Grand Chalon
2005-2011 : École de danse de l’Opéra de Paris
2011 : Entrée dans le Corps de ballet de l’opéra en tant que Quadrille
2014 : Coryphée
2015 : Sujet
2016 : 1er Danseur
Danser au Conservatoire
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