
Compétent en matière de santé publique et fort de son Contrat Local de santé, le Grand Chalon met en place des actions pour lutter contre la désertification médicale. Première concrétisation : une campagne de communication décalée pour attirer de nouveaux professionnels de santé sur son territoire. Implantafon !
On en est tous convaincus : notre agglo est attractive, on a de beaux paysages, un cadre de vie agréable, l’air est plutôt pur et les loyers plutôt bas… Or, cet environnement si agréable pourrait très vite devenir moins idéal si l’on ne peut se soigner près de chez soi.
Dans moins de 10 ans, les prévisions sont alarmistes avec 34 médecins généralistes pour toute l’agglomération contre 93 aujourd’hui. Pour lutter contre cette désertification médicale, le Grand Chalon a lancé une grande « Opération séduction » auprès des jeunes praticiens.
La campagne « décalée » propose affiches, roll up et tee-shirt… mais aussi une « réelle » boîte de médicament avec sa notice et son « comprimé-USB » contenant un film de promotion du territoire à visionner sans aucune contre-indication.
Loin d’être un placébo, ce médicament est prescrit à tous les jeunes ou futurs médecins lors de rencontres avec des internes dans les établissements hospitaliers locaux, dans les salons spécialisés et les salons étudiants.
Interview d’Alain Gaudray Conseiller délégué à la Santé et à la Prévention
Le K : Après la campagne Implantafon, quelles sont les actions prévues pour attirer des médecins ?
AG : Nous avons construit un programme en direction des futurs médecins qui consiste à promouvoir notre territoire dans des salons spécialisés en France, mais également dans les établissements de soins privé ou public du Grand Chalon, où ils sont accueillis en stage. Nous organisons aussi des réunions avec des médecins remplaçants qui souhaitent s’installer. La première aura lieu le 17 novembre prochain et sera plutôt axée sur la découverte des réseaux professionnels et des projets de regroupements qui existent dans le Grand Chalon et qui sont une forte demande de ces médecins qui connaissent déjà le territoire.
Le K : Au sujet de ces projets de regroupements, où en-est-on ?
AG : Le développement de l’offre de soins de proximité et notamment les regroupements de professionnels de santé est une de nos priorités. Nous accompagnerons la création de structures coordonnées comme les Maisons de santé publique, les pôles de santé. C’est un axe pour lequel nous avons reçu 1.7 millions d’euros de l’Agence Régionale de Santé. La loi santé prévoit en effet que nous puissions aider les projets des communes qui vont dans ce sens. C’est pourquoi nous allons établir un règlement qui permettra de définir les conditions du soutien financier de l’Agglomération. Ces projets devront être pensés en fonction du bassin de vie et coordonnés avec nos partenaires : l’Agence régionale de Santé, le Conseil Départemental et Conseil Régional.