Métiers de la métallurgie : travailler dès 16 ans à Chalon

Pour certains jeunes, aller à l’école n’est pas une évidence. Mais comment trouver un métier et aller travailler à 16 ans, sans qualification ni diplôme ? Trouver un job d’été dès 16 ans, c’est possible. Débuter une carrière quand on est mineur et en décrochage scolaire est plus délicat … A Chalon-sur-Saône, l’Ecole de Production de Chalon-sur-Saône offre une alternative à ces jeunes travailleurs et motivés, dans un secteur qui recrute localement. Explications

Le Grand Chalon soutien l’Ecole de Production de Chalon-sur-Saône (EDPC) à hauteur de 10 000 € pour 2017-2018. Objectif de cette école gratuite, située dans les locaux du Centre de Formation des Apprentis de l’Industrie (CFAI) Grande rue Saint-Cosme : proposer à de jeunes « décrocheurs », un projet professionnel concret dans un secteur qui recrute. Depuis septembre 2017, 11 élèves y suivent une formation aux métiers de l’usinage.

Deux tiers de pratique, un tiers de théorie

L’EDPC prépare les jeunes à 2 diplômes : un CAP en 2 ans et un Bac Pro « Technicien d’usinage » (2 ans supplémentaires). « Le but de l’Ecole est de compléter l’offre de formation du CFAI 21-71 » (qui propose un Bac Pro d’une durée de 3 ans en alternance) explique Nicolas Prost, Directeur de l’EDPC. « En dernière année de Bac Pro, qui s’effectue en alternance, les élèves de l’Ecole seront dans la même classe que ceux de dernière année du CFAI. De cette façon, l’Ecole permet à des jeunes qui n’auraient pas forcément été en mesure de suivre une formation en partie en entreprise dés 16 ans, d’accéder au même diplôme ». Pour se démarquer des formations « classiques », l’EDPC dispose d’une carte maîtresse : un fonctionnement calqué sur celui d’une entreprise, avec deux tiers du temps en atelier, et un tiers consacré aux enseignements théoriques (Maths, Français, Histoire-géographie, Anglais).

Un partenariat gagnant-gagnant avec les entreprises locales

A l’EDPC, les pièces fabriquées par les élèves répondent à de « vraies » commandes, passées par une douzaine d’entreprises du territoire. Des « clients » apparemment satisfaits : « Au départ, les entreprises viennent par volonté de soutenir l’Ecole. Elles reviennent par stratégie industrielle, parce que l’Ecole fait ses preuves, comme n’importe quel sous-traitant de l’industrie. Grâce à la qualité du travail des jeunes », précise Nicolas Prost.

La culture d’entreprise pour faire réussir les jeunes

Entre l’EDPC et le monde de l’entreprise, le mimétisme va de la manière de recruter les élèves (un entretien devant les machines, pas de sélection sur dossier) jusqu’à la manière d’enseigner. Chaque jour, les élèves apprennent les gestes du métier avec un Maître professionnel : un ancien usineur, venu à l’enseignement par volonté de transmettre son savoir-faire. L’Ecole organise aussi régulièrement des visites d’entreprises. « C’est un outil d’orientation », indique Nicolas Prost. « Les visites nous permettent d’aider les jeunes à construire leur projet professionnel : un profil très autonome correspondra mieux à une PME, un autre, plus rigoureux, à un grand groupe ».

La mécanique-métallurgie : une filière d’avenir dans le Grand Chalon

Une manière d’assurer aux jeunes un accès rapide à l’emploi : les métiers de l’usinage sont en tension sur le territoire (1 profil qualifié pour 6 offres d’emploi en moyenne). Au niveau national, les Ecoles de Production affichent un taux d’insertion professionnelle de 93%. Dès l’an prochain, 10 élèves supplémentaires rejoindront l’EDPC – dont 2 sur recommandation des élèves actuels – avec l’objectif de parvenir à un effectif de 40 en 2020.

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