La « Baronne » invitée des Musicaves partage son expérience et sa scène avec les élèves du Conservatoire du Grand Chalon. Retour sur cette rencontre de chanteurs passionnés.
Pour cette édition 2018, il n’y a pas que les appellations de la Côte chalonnaise qui seront sur le devant de la scène aux Musicaves. 12 grands élèves du département voix du Conservatoire du Grand Chalon monteront sur la scène du Domaine Besson à Givry ce vendredi 28 juin aux côtés de Sylvie Cobo, « La Baronne ». Quelques jours avant le concert, l’artiste et les élèves se sont rencontrés pour la première fois pour une journée de travail unique et enrichissante pour tous.
« Faire du mentora » et transmettre
« Après 35 ans de carrière, je peux transmettre, partager mon vécu humain et artistique. ». Et la canadienne a bien des choses à raconter ! « Autodidacte, j’ai tout vécu : les difficultés, la manche, le jazz, les tournées… et puis un jour, j’étais brulée. Je n’avais plus rien à dire sur scène alors, j’ai fait une pause et j’ai décidé de « faire du mentora », comme on dit chez nous. » Aujourd’hui, transmettre est devenue un plaisir, voir une passion pour la chanteuse. « J’apprends avec les élèves. Rencontrer ces jeunes artistes stimule ma créativité. Et c’est ce qui m’a fait remonter sur scène. Je suis très chanceuse car aujourd’hui, je suis dans le plaisir total »
L’école de la scène
Forte de cette expérience, la Baronne donne, distribue, partage. « Ne vous censurez jamais. » « Vous avez tous une singularité. Utilisez-là. Démarquez-vous ! » « Mettez-vous en difficultés. » A ces élèves d’un jour, la Baronne curieuse et généreuse distribue conseils et points de vue et surtout, elle les pousse sur scène. « L’académisme, c’est bien, c’est super, on apprend des choses géniales. Mais la réalité de la scène est difficile. Il faut s’y frotter et ne pas en avoir peur. » confiait-elle. Et comme « La Baronne » n’est pas du genre à dire des mots en l’air, elle offre aux élèves l’opportunité de se « mettre en danger » et de partager sa scène aux Musicaves.
La scène des Musicaves en cadeau
« C’est une belle façon de terminer l’année ! Mon bonheur, c’est de les voir sur scène.» se réjouit Aude Husson-Patru Husson, professeure de technique vocale au Conservatoire du Grand Chalon. Impatiente, elle ajoute confiante : « Les élèves sont habitués à travailler vite. Harmoniser, improviser, ils savent faire. » En effet, cet exercice qui consiste à préparer un concert en quelques heures, ils le réalisent régulièrement tout au long de l’année. « Notre pédagogie est basée sur la scène. Grâce à la collaboration avec les salles de spectacles locales La Péniche, l’Arrosoir, la Méandre et aujourd’hui les Musicaves, nous avons la possibilité de mettre les élèves sur scène le plus souvent possible. Ils ont de la chance. » Très peu de conservatoire en France proposent cette forme d’apprentissage du chant et de la chanson. A Chalon-sur-Saône, le département voix a la particularité d’adapter la formation vocale au projet individuel de chacun. Ainsi, à la pratique collective en chœur vient s’ajouter un projet personnel d’interprétation et de création. Théâtre, danse, cours d’écriture ou de prise de son viennent alors compléter les traditionnels cours de technique vocale qu’ils soient lyriques ou musiques actuelles.
A tantôt !
Alors vendredi, sur scène avec la Baronne, les élèves seront prêts ! Prêts à chanter et à profiter, donner et recevoir ! Nul doute : ce soir aux Musicaves, avec les chansons de La Baronne et ce chœur du Conservatoire, un flot de générosité va se rependre sur Givry ! Haut les cœurs … et à tantôt.
La Baronne en quelques mots
Une femme-batterie au cœur battant, baronne à la voix royale !
Ne vous y trompez pas, La Baronne n’est pas une fille de la « haute », un rien maniérée et suffisante, mais une fleur sauvage des faubourgs populaires plus à l’aise dans les tripots clandestins que dans les salons mondains.
Accompagnée de son talentueux pianiste, dans une complicité jubilatoire, elle dessine et signe, entre poésie et pop-rock, jazz bastringue et chansons néo-(sur)réalistes, un univers tantôt cru ou sophistiqué, érotique ou lyrique, savant ou primitif.
Qui n’a jamais vu La Baronne taper ses tambours en chantant à pleine voix n’a pas conscience de ce qu’est la chanson vivante.
Sylvie Cobo, chant, batterie
Teddy Gauliat-Pitois, piano