L’Espace Santé Prévention du Grand Chalon accueille en stage Janelle et sa chienne d’assistance pour personne diabétique. L’occasion de parler des chiens d’assistances et du handicap invisible. Rencontre.
Etre accueilli par un joli labrador crème quand on passe la porte d’un service public n’est pas banal. Et pourtant, si vous vous rendez à l’Espace Santé Prévention du Grand Chalon entre le 4 janvier et le 5 février 2021, vous croiserez sans doute Moon. Ce labrador de 4 ans est une chienne d’assistance pour diabétique encore très rare en France. Grâce à son odorat 200 000 fois plus développé que le nôtre, il a la particularité de détecter, les hypoglycémies et les hyperglycémies de Janelle, sa maitresse atteinte de diabète de TYPE 1.
Moon, chien d’assistance pour diabétique veille sur Janelle jour et nuit
« Moon vient me « poquer » quand elle sent qu’il y a un problème et je fais le nécessaire. Si je fais un malaise, elle va aller chercher une personne à proximité qui pourra me porter assistance. » De jour comme de nuit, Moon veille sur Janelle. « La nuit, Moon a le sommeil très léger. Quand ça ne va pas, elle gratte ou elle appuie sur un bouton qui diffuse de la musique dans l’appartement. » Un jour par semaine, Moon reste à la maison pour se reposer. « Sans ce repos, Moon ne serait plus capable de détecter comme il faut les odeurs des hormones sécrétées lors des hypoglycémies et des hyperglycémies.».
Moon a été éduquée par Acadia, la première et unique association française de chiens d’assistance pour diabétiques
Ce savoir, Moon l’a acquis avec les éducateurs spécialisés de l’association drômoise Acadia, unique association française de chiens d’assistance pour diabétiques. Comme Moon, ces chiens d’assistance sont issus de refuges ou sont des chiens réformés. « Moon a commencé comme chien pour accompagner les personnes malvoyantes mais elle a peur du vide et raffole un peu trop des odeurs de boucherie. Aujourd’hui, Moon m’accompagne au quotidien et m’aide à gérer ma maladie. » Son éducation, basée sur le renforcement positif avec le clicker training, a duré 8 mois et a coûté 25 000 euros à l’association. Janelle quant-à elle a suivi 10 jours de formation et ne se déplace jamais sans le paquet de croquettes ;). Aussi, elle ne compte plus le temps quand il s’agit de faire connaitre l’association qui a éduquée Moon.
Janelle, Moon : une vie simple à Chalon-sur-Saône malgré un handicap invisible, le diabète
Rassurée par la présence de sa chienne d’assistance pour diabétique, la jeune femme de 19 ans poursuit son petit bonhomme de chemin comme elle l’entend. Depuis un an, Janelle habite avec Moon dans un appartement à Chalon-sur-Saône. Ensemble, elles vont au restaurant (oui… elle allait au restaurant avant la crise sanitaire), dans les commerces, les grandes surfaces, au cinéma etc… « Parfois, c’est un peu compliqué car ma maladie, mon handicap, est invisible. Les commerçants ne comprennent donc pas toujours que je puisse rentrer avec un chien dans les magasins. » Dans ce cas, la jeune fille dispose d’une carte « Chien d’assistance pour diabétique » expliquant la loi… et les amendes qui l’accompagnent. En septembre 2019, elle fait sa rentrée au lycée Mathias à Chalon-sur-Saône où elle prépare un BTS Sanitaire et Social. « Moon est avec moi dans les couloirs et en classe. Elle offre quelque chose d’apaisant. » Même constat à l’Espace Santé Prévention du Grand Chalon où la jeune femme est en stage pour quelques semaines. « Moon est devenue la mascotte du service. Elle nous fait la fête quand on arrive. C’est chaleureux : elle nous met de bonne humeur.Elles vont nous manquer à leur fin de stage. » explique Nathalie à l’accueil de l’Espace Santé Prévention.
« Aujourd’hui, Moon et moi rencontrons beaucoup de parents pour les rassurer. Avec le diabète : on peut vivre normalement. »
Pendant son temps libre, Janelle va à la rencontre des associations de diabétiques, parle d’ACADIA autour d’elle et investit les réseaux sociaux pour faire connaitre son handicap invisible et rassurer les familles. « La découverte d’un diabète de type 1 chez un enfant est un bouleversement.Je réponds aux questions des familles. Ils se disent : je ne suis pas tout seul. ». Sans s’en rendre compte, poussée par son expérience personnelle et sa sensibilité, Janelle a su faire de son handicap invisible une force. Actuellement étudiante dans le sanitaire et sociale, on peut dire que la jeune femme a déjà fait un bon bout de chemin dans sa carrière professionnelle. Continue Janelle ! Forte de ton expérience personnelle, tu comprends mieux que personne les difficultés des personnes atteintes de handicap invisible. Tu peux donc peux apporter beaucoup et au plus grand nombre. Bon stage et bonne continuation.
