Alors que le jeune Givrotin Germain Louvet était interviewé par Yann Barthès sur le plateau de « Quotidien » le 3 février 2017, nous avons rencontré celle qui fut son professeur de danse il y a 16 ans au Conservatoire du Grand Chalon.

Germain Louvet et Sylvie MondouletGermain Louvet est entré à 7 ans au Conservatoire. Vous avez tout de suite remarqué qu’il avait un don pour la danse ?

C’est un peu étrange de dire cela quand on voit sa carrière aujourd’hui mais oui dès son arrivée  au Conservatoire en 2000, c’était déjà un petit danseur. Il était extrêmement doué et avait surtout des prédispositions physiques qui sont la marque des grands danseurs classiques. Il avait déjà le profil d’un danseur de l’Opéra de Paris où les proportions, la taille et la morphologie des enfants sont des critères essentiels.

Quelles étaient ses qualités physiques ?

C’est un peu technique, mais en danse classique, les garçons doivent avoir des jambes longues, une musculature fine, un port de tête, une souplesse naturelle ou encore des caractéristiques physiques qu’on appelle le  « cou-de-pied » et « l’en-dehors ». Et si Germain avait déjà ces particularités physiques qui le prédisposaient à la danse, il avait également une sensibilité, une intelligence du mouvement et une détermination qui ont joué énormément dans son parcours.

Quel élève était-il ?

Germain était un enfant que l’on ne pouvait que remarquer. Il avait un vrai talent mais surtout une vraie passion pour la danse. Dès le début, il avait un mental très fort et l’on voyait qu’il était soutenu et entouré par sa famille. Ses parents ont été formidables quand nous avons proposé  avec le directeur de la danse, Philippe Cheloudiakoff de lui faire passer le concours de l’école de l’Opéra de Paris. Nous étions sûr qu’il pouvait être pris mais il fallait que ses parents acceptent la possibilité qu’il parte en internat à 12 ans.

Comment avez-vous réagi à sa nomination en tant qu’Etoile ?

Ca a été une grande émotion. Il  a été danseur Etoile le 28 décembre 2016, et j’avais réservé, sans le savoir bien sûr, pour la représentation du Lac des cygnes le 30 décembre 2016. C’était un cadeau magnifique pour moi et une grande fierté d’avoir pu jouer un rôle dans sa formation de danseur. J’ai eu la chance de le voir après le spectacle et j’ai retrouvé Germain tel qu’il était quand il était au Conservatoire, à savoir quelqu’un d’extrêmement gentil, attentionné et humble malgré sa très grande réussite. Il a les qualités humaines qui font de lui un grand artiste, en plus d’être un grand danseur au niveau technique.

Germain Louvet a connu une promotion extrêmement rapide. Comment l’expliquez-vous ?

Je crois que dans ce métier, il faut trois choses pour réussir : des qualités physiques et mentales, un travail énorme et enfin une part de chance. Avec l’arrivée de Benjamin Milllepied, Germain a eu la chance d’être choisi pour des rôles de soliste et il a pu démontrer tout son talent. Il s’épanouit dans ces grands ballets de répertoire classique car il a cette aisance naturelle pour interpréter les personnages de prince.

A 23 ans, Germain Louvet est désormais Étoile de l’Opéra de Paris. Qu’est-ce qu’on peu lui souhaiter pour la suite ?

Le meilleur bien sûr ! Il est très jeune et il aura l’occasion de s’épanouir dans de nombreux autres rôles et de rencontrer de multiples chorégraphes dans les années qui viennent. Je crois qu’il veut aller aussi vers des rôles plus contemporains. Nous espérons qu’il aura l’occasion de revenir à Chalon comme il l’a fait en novembre dernier. Ce fut un moment très apprécié des élèves et toute l’équipe du  Conservatoire.

→ Retrouvez Germain Louvet en mai à l’Opéra Garnier

Germain Louvet - Grand Chalon Magazine - Septembre 2005

 
 
 

Parcours

Originaire de Pau, Sylvie Mondoulet commence la danse à 5 ans sur les traces de sa mère professeur de danse. Elle intègre à 12 ans le centre de danse Rosella Hightower à cannes, puis rejoint Paris où elle suit les cours de Gilbert Mayer, ancien danseur et professeur de l’Opéra de Paris. En parallèle, elle suit une scolarité normale et obtient un bac C. Encouragée par ses parents, elle décide de vivre de la danse et à 18 ans obtient plusieurs contrats à l’opéra de Lille, en Autriche où elle passe une année au Landestheater de Linz, puis au Ballet du Nord comme soliste principale. Elle y reste 11 ans avant de choisir la carrière de professeur de danse classique et d’intégrer le Conservatoire de Chalon en 1995 sous la direction de Philippe Cheloudiakoff.

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